Le spore, c'est bon pour la santé

Pour me maintenir en forme, mon médecin m’a prescrit de l’exercice. Alors j’ai lancé mon propre programme de parcours de santé en espace publique. Le scrapbooking comme chemin vers la liberté. A mi-chemin entre la société secrète et les rencontres Tupperware. On se retrouve avec des ami·es pour cogiter, débattre puis tester des choses dans la rue, l’espace publique, les lieux non dédiés (j’m’y ferai jamais à ces nouvelles terminologies). Comme un laboratoire où les éprouvettes sont remplacées par des trottoirs et des places. J’ai appelé ça « Spore », parce que c’est ce qui fait pousser les champignons et j’aime les jeux de mots.

Mardi et mercredi dernier, avait donc lieu la première session de Spore. Nous étions quatre. Après une grosse journée de réflexion, de débats variés, de propositions infaisables mais néanmoins alléchantes, nos jambes nous démangeaient et l’air de la rue nous manquait. Le lendemain nous primes nos clics et nos clacs et sortîmes !

Le matin, ce fût au marché. Nous installâmes un bureau de vote pour procéder au référendum sur l’indépendance du Grand Poitou. Nous consultions les citoyen·nes pour savoir s’ils et elles étaient favorables ou non à l’autonomie de la toute nouvelle Communauté Urbaine du Grand Poitiers, suite logique de la montée en puissance de cette grande agglomération.

69% des suffrages exprimés sont favorables à l’indépendance du Grand Poitou.Passant·es amusé·es, on digressait sur les arguments les plus farfelus. Passant·es énervé·es, on titillait leur réflexion. On a eu quelques cas poussés d’indigné·es qui trouvaient scandaleux de payer l’ISF et de voir la ville de Poitiers crouler sous le poids des fainéant·es alors que quand ils vont en Turquie, ils sont reçus comme des rois dans des hôtels 5 étoiles où on leur repasse leur linge. Triste inégalité palpable…

L’après midi fût plutôt orienté performance,  on a voulu tester simplement une image : 3 personnes se baladant en centre ville le plus normalement du monde, à ceci près qu’ils portaient des vrais poulets morts en guise de chaussures et promenaient un rôti de porc en laisse.

Les réactions et les questions ont fusées tout au long du parcours. Ça causait végétarisme, sur-production animale, gâchis alimentaire. Si on avait eu des gros moyens, on aurait pris des dindes car c’est compliqué de trouver la bonne pointure en poulet.

Je suis bien contente d’avoir lancé cette activité Sporetive, ça va me faire prendre l’air entre mes sorties officielles et on va pouvoir s’amuser et cogiter entre copain·es.

A bientôt ! Je vous fais des bécots.

Arlette