Jouer dans la rue, un voyage initiatique

Bonjour, c’est Arlette. Je reviens tout juste d’un joli périple et vu que je suis un peu courte en cartes postales, je vais vous en parler ici.

Tout a commencé à Mulhouse, au festival Scène de Rue puis un petit peu à Chalon sur Saône pour Chalon dans la Rue. Mes gamin·es et moi y sommes allé·es chercher des champignons dans les rues. Eh, la récolte fut bien bonne !

En arrivant, nous n’étions pas les plus serein·nes dans nos bottes suite aux petits déboires de notre dernière sortie en forêt. Il est vrai que je me suis demandée un instant si je n’allais pas plutôt changer d’activité pour aller élever des chèvres au fin fond de la Corrèze vu le climat maussade qui pèse sur la rue. Et bien non ! Ces quelques jours hors de ma chaumière m’ont bel et bien revigorés !

A Mulhouse, nous avons rencontré une équipe de festival très dynamique et vraiment portée sur l’espace public. La plupart des propositions étaient là pour changer notre perception de la ville, ça respirait à tous les coins de rue. En plus de ça, iel·les étaient tous·tes gentil·les. On a tenté, sans faire trop exprès, d’éprouver les limites de la patience de Salomé qui nous accueillait sur le festival… en vain. Sa disponibilité et sa gentillesse ont triomphé, on a dû lui payer des coups.

Sur place, on a récolté pas mal : Un grand nettoyage de la rue principale de la ville, en demandant aux passant de traverser avec des patins. Des leçons d’aquaphobie dans les deux fontaines baignables du centre ville. Une rencontre avec le père Noël et toute sa clique nocturne. Un bon vieil espace slip pour la détente. Une dégustation escalvagiste de banane alsacienne. Une bonne partie de pêche au pigeons ! Les paniers sont bien pleins !

A Mulhouse aussi, nous avons croisé de près les 3 points de suspension, ou plutôt le collectif Dakota, qui, sous couvert de compagnie de théâtre de rue, cherche à transformer toutes sortes de réalités pour proposer des trucs vachement plus cool à la place. On s’est trouvé des points communs (au moins notre rapport au maillot de bain) du coup on a bu un thé tranquillement ensemble avant d’aller dormir. C’était chouette et nourrissant, qu’ils et elles en soient remercié·es. Faudra penser à nous rendre les idées que vous nous avez piqués les gars quand même !

Ah ! Et puis je ne vous ai pas parlé de la dernière, la nouvelle de la famille : la cousine Maryse. Elle va avoir la mission que personne n’osait prendre à bras le corps à la maison : trouver des coins à champignons (et autre gaudrioles). Pour ça, elle est épaulée de près par François qui a un super carnet d’adresse de coins à champi (mais qu’il ne donne pas à tout le monde) et qui entretient de bonnes relation avec tous les animaux et les arbres de la forêt. On est bien content·es de les accueillir un peu chez nous, et maintenant c’est à la vie à la mort entre nous parce qu’on connaît la grand-mère à Maryse (entre moi Arlette, et elle Mariette, ça ne pouvait que marcher !).

Après Mulhouse, on avait chaud du coup on est allés se baigner dans le Rhin. Ça nous a permis de passer la frontière pour pouvoir dire après on arrive d’Allemagne, ce qui a de la gueule. Depuis, je connais un spot naturiste où ils acceptent les caleçons si vous voulez.

Ensuite, on est allé·es au festival Chalon dans la Rue. Je n’y étais pas invitée officiellement mais ça n’a pas empêché Nico et Benj de louer des escabeaux 3 heures durant (intenables ces gamins). La pénurie de bonnes places pour voir les spectacles aidant, gros succès et plein de caillasse à la clé ! A Chalon, j’ai retrouvé plein de copains, copines, et j’ai un peu fait ma réclame. Histoire de mettre du beurre dans les futures omelettes. J’ai bu des verveines avec plein de gens chouettes et vu des spectacles agréables.

Ça fait dire que tout n’est pas perdu et que le soleil qui éclaire nos rêves n’est voilé que pour un instant par le nuage de la peur. A nous de fabriquer des parapluies d’émotions et des bottes de sensations pour sauter dans les flaques du modèle houmouricide qui inonde les pavés de nos quotidien.
(parce qu’on a aussi rencontré des poètes ces derniers temps)

En vous faisant de grosses biges ! 

Arlette et ses mômes